Un Atelier de Réflexion Prospective de l'Agence Nationale de la Recherche  novembre 2012 - janvier 2014.  Conclusions de l'Atelier de Réflexion Prospective REAGIR en avril 2014

Réflexion systémique sur les enjeux et méthode de la géo-ingénierie de l'environnement

Rapports complémentaires Des études complémentaires ont été réalisées dans le cadre de l'ARP mais n'ont pas donné lieu à des débats entre les participants. Ces études n'engagent donc que leurs auteurs. Elles concernent :
  • Deux méthodes de capture du CO2 atmosphérique
  • Une étude de scénarios faisant intervenir la géo-ingénierie
  • Une analyse des recherches en géo-ingénierie dans le monde
  • Analyse préliminaire du concept de parasol solaire

Contexte et objectifs

L'Homme a largement utilisé et façonné son milieu pour son développement et son confort. L'essor de l'humanité tel qu'on le connaît repose sur le développement et l'intensification de l'agriculturel'utilisation des écosystèmes dits naturels (forêts, océans, ...) et l'exploitation massive des ressources minières (charbon, pétrole, gaz naturel, minéraux, roches). Les surfaces continentales ont été largement anthropisées dans de nombreuses régions du monde : la végétation naturelle a été remplacée par des prairies, des cultures, ou des surfaces construites, un grand nombre de forêts sont exploités, avec un impact fort sur les paysages. Les grands cycles biogéochimiques (C, S, N, K et P) ont été également largement bouleversés par les activités humaines.

Les impacts de l’activité anthropique sur l'environnement, et en particulier sur le climat, sont aujourd’hui avérés. Minimiser ces impacts est un défi important pour la société qui requiert à la fois des mesures d’atténuation et d’adaptation, comme c'est le cas pour le changement climatique. Bien que controversée, l'utilisation de la géo-ingénierie environnementale a été proposée comme un outil permettant d'atténuer les effets négatifs de la croissance économique et/ou d'évoluer vers un développement plus durable.

L’objectif de cet Atelier de Réflexion Prospective (ARP) est de développer une réflexion globale et systémique sur l’ensemble des méthodes de géo-ingénierie de l’environnement envisageables à l’échelle régionale et globale.

Nous nous intéresserons à la fois à l’aspect de faisabilité scientifique et technique, mais aussi aux aspects environnementaux, socio-économiques et éthiques, en prenant en compte les incertitudes et les risques. La géo-ingénierie de l'environnement suscite à la fois des espoirs, des interrogations, compte-tenu de nos connaissances encore très imparfaites sur les relations climat-environnement-sociétés, et des craintes, parce qu'elle ne pourrait qu'être une illusion qui détournerait l'attention des citoyens et des politiques des problèmes environnementaux. En tout état de cause, il est important que la France dispose de l'expertise nécessaire pour émettre des avis fondés sur les questions qui se posent et se poseront au niveau politique. Seule une recherche objective et multidisciplinaire sur le sujet permettra de répondre aux interrogations légitimes des citoyens, d'évaluer les risques associées à ces méthodes émergentes de géo-ingénierie, mais également de profiter des opportunités qui pourraient émerger pour améliorer l'environnement ou tout du moins en limiter la dégradation.

Les réflexions de l’ARP déboucheront à la fois sur une synthèse des connaissances et des incertitudes et sur l’identification des priorités de recherche et d’acquisition de connaissance dans le domaine de la géo-ingénierie de l’environnement.